Les ficelles de Bart de wever
La communication de Bart De Wever, ces derniers jours, nous en apprend un peu plus sur le personnage. “ C’est un renard rusé dans un gros nounours ”, résume Pierre Efratas, consultant en communication et job coaching pour Le Soleil (www.lesoleil.be).
Renverser les accusations
Le président de la N-VA recourt notamment à la technique dite de “ la triangulation dialectique ”: elle consiste à reprendre les arguments, les symboles, voire les critiques de ses adversaires, pour les retourner contre eux.
Quelques exemples concrets et révélateurs, tirés des propos de Bart De Wever au sujet de sa note de ce dimanche.
“ Le texte que je rédigerai me rendra particulièrement vulnérable ”. Décryptage: autovictimisation. “ C’est saint Sébastien criblé de flèches! ”, explique Pierre Efratas. “ Il dit: “ je suis prêt à souffrir, à perdre des plumes, même devant mon parti ”. Mais aussi: “ j’ai fait des efforts extraordinaires, aux autres de faire des sacrifices ”.
“ Un accord qui apaise également les préoccupations des francophones ”. Décryptage: je fais des doudouces. “ Il met du Valium dans le verre. Il se dit prêt à écouter, il n’est pas le maximaliste que l’on croit. La dialectique est extraordinaire: les francophones ont des “ préoccupations ”, les Flamands ont des “ revendications ”.
“ Mon rapport impliquera des choix clairs ” - “ Tout le monde veut avant tout de la clarté ”. Décryptage: “ Je suis le grand simplificateur. Je remplis et j’ai mérité ma mission royale de clarificateur. Avec moi, ce sera simple ”. Un exemple typique de “ triangulation dialectique ”, puisqu’on lui reproche généralement de tout compliquer.
“ Mettre sur pied des autorités qui disposent d’une solide force de frappe ”. Décryptage: “ Je ne fais pas les choses à moitié, je suis prêt à l’imposer ”.
“ Une sécurité sociale garante de prospérité pour et non pas par les plus démunis ”. Décryptage du spécialiste Pierre Efratas: “ C’est un sous-entendu contre les socialistes. De Wever dit: “ il ne faut plus faire preuve de clientélisme ”.
“ L’équilibre que j’espère trouver sera dès lors des plus précaires ”. Décryptage: “ Je veux bien être le garant, mais ça peut péter à tout moment si ça ne plaît pas (ou sans réforme de l’État). Et si ça ne va pas, ce ne sera pas ma faute ”.
Reste l’interrogation ultime et légitime du public: tout cela est-il spontané, naturel... ou pas?
De la manipulation?
“ Bart De Wever ne se livre jamais. Son non-verbal est totalement maîtrisé, ce qui n’est pas le cas de la majorité des gens ”, ajoute Pierre Efratas. “ Je pense qu’il a beaucoup travaillé et que c’est un professionnel ”. Faut-il alors y voir de la manipulation? “ Non, c’est de la pure rhétorique politicienne. Bill Clinton, Tony Blair et, maintenant, Nicolas Sarkozy ont aussi utilisé la technique de “ triangulation ”, rassure le spécialiste.
Il maîtrise bien sa com.
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